LE QUÉBEC MANQUE DE COURAGE Article précédent MAVN sur la route du... Article suivant Nos meilleurs vœux!

LE QUÉBEC MANQUE DE COURAGE

Obsolescence programmée, durabilité et réparabilité des produits.

L’heure n’est plus à la discussion, mais à l’action! Les chefs d’État et les principaux leaders mondiaux se sont réunis à Montréal cet automne pour la Conférence des Parties (COP15) sur la protection de la biodiversité. Mesures Alternatives des Vallées du Nord (MAVN) se joint à la Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ) pour dénoncer l’absence de discussion concernant l’obsolescence programmée, la réparabilité et la durabilité des produits.

La COP15 de Montréal s’est concentrée sur cinq principaux facteurs humains mettant en danger la biodiversité :

  • l’exploitation des terres et des mers,
  • la surexploitation des ressources biologiques,
  • le changement climatique,
  • la pollution,
  • et les espèces non indigènes envahissantes.

Selon la Coalition, qui avait publié un mémoire à cet effet en 2020, le manque d’encadrement législatif quant à l’obsolescence programmée, la réparabilité et la durabilité des produits serait en grande partie responsable de quatre de ces facteurs.  

La Coalition poursuit deux objectifs à travers ses revendications :

  1. contrer les pratiques commerciales déloyales (obsolescence planifiée)
  2. prolonger de la durée de vie des produits dans le cadre de l’économie circulaire et durable.

L’irréparabilité et la trop courte durée de vie de la majorité des produits aboutit à une exploitation abusive de nos ressources naturelles et donc à une pollution grandissante de la planète. Ces conséquences ont un impact direct sur les changements climatiques qui menacent l’humanité et la biodiversité de la planète.

De l’aveu même du ministre de l’Environnement canadien, Stephen Guilbault, les avancées de la COP15 se font très lentement. Peut-on s’étonner lorsque certaines des causes majeures de la destruction de la biodiversité sont laissées de côté ?

Comment protéger les aires marines, un des sujets principaux de cette COP15, sans discuter des « îles de plastique » qui se forment dans nos océans et qui sont suralimentées par les multiples déchets causés par l’obsolescence programmée ?

Comment protéger la biodiversité terrestre alors que l’exploration des sites d’extraction de ressources naturelles, pour remplacer sans cesse nos divers appareils technologiques, électroménagers et autres, ne font que se multiplier sans autre considérations ?

Pourtant, depuis 2015, une loi existe en France sur la durabilité des produits.

L’Union Européenne s’est également attaquée, en 2020, à l’obsolescence programmée concernant les appareils de téléphonie cellulaire et la durée de vie de leur batterie.

Au Québec, en avril 2019, le projet de loi 197 était déposé à l’Assemblée nationale; il visait à modifier la Loi sur la protection du consommateur afin de lutter contre l’obsolescence programmée et de faire valoir le droit à la réparation des biens.

La CACQ a alors proposé plusieurs pistes législatives, basées sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. «Malheureusement, nous attendons toujours la suite du projet de loi. Le Québec est en train de manquer le bateau comme précurseur d’une législation proactive misant sur l’économie circulaire et la lutte aux changements climatiques» de constater Jacinthe Nantel de l’ACEF des Basses-Laurentides, membre de la Coalition.

Toutefois, ces lois à la pige, comme l’Union européenne et la France qui s’attaquent aux fournisseurs de téléphonie cellulaire, bien que nécessaire, ne peuvent être suffisantes. La COP15 était une excellente plateforme pour soulever cet enjeu et l’attaquer de front en adoptant des stratégies internationales pour lutter contre ce fléau.

Ce surplus de produits jetés se retrouvent dans nos mers, nos océans, nos nappes phréatiques. Cette surexploitation pollue nos sols et nos terres agricoles. Bref, un vrai capharnaüm qui vient polluer nos écosystèmes et détruire notre biodiversité mondiale.

Il ne reste plus beaucoup de temps, selon les scientifiques, pour bloquer la hausse de la température et pour sauver notre biodiversité, si importante à l’écosystème terrestre, dont l’humain fait partie. Il est donc urgent que les dirigeants mondiaux adressent les vrais enjeux, comme celui de l’obsolescence programmée, de la durabilité et la réparabilité des produits. La Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ) lance un appel mondial à agir sur cet enjeu capital.  

Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ)